CHUTE DE BLERIOT A CONSTANTINOPLE.

L'aviateur Blériot vient de l'échapper belle.

Le 12 décembre,à Constantinople,devant une foule nombreuse réunie au champ d'aviation,il effectuait une première envolée,des mieux réussies,puis,malgré la violence du vent,il en tentait une seconde.Parti de la place Taxim,il s'était élevé à une quinzaine de mètres,lorsq'une rafale l'entraîna vers l'étroit ravin de Tatavia et précipita le monoplan sur le toit d'une maison du faubourg,d'où il tomba,d'une hauteur d'environ 8 mètres,dans un petit jardin.L'appareil fut presque complètement brisé;quant à Blériot,qui,n'ayant pas quitté son siège,aurait pu être écrasé par le moteur,il se releva lui même.Ses amis accourus le transportèrent dans une chaise à porteurs à l'hôpital français,où les médecins ne constatèrent qu'une contusion du côté gauche.Ils prescrivirent néanmoins un repos absolu et, bien qu'ils eussent interdit toute visite,la consigne sévère fléchit devant le correspondant de l'Illustration,pour lui permettre de prendre la photographie du blessé,avec Madame Blériot à son chevet.

Le 17,l'aviateur,impatient de rentrer à Paris,quittait Constantinople,accompagné de sa femme.Mais arrivé à Vienne,il éprouvait des douleurs si vives qu'i dut interrompre son voyage et se faire conduire au sanatorium de Luithlen.Là,le professeur Hochenegg constata une contusion de la rate,compliquée d'un épanchement de sang dans les tissus;il espérait toutefois que Blériot serait bientôt en état de partir.